La symbiose, les relations et les organisations

Dans cet article, nous analysons les relations entre individus et organisations à travers des concepts biologiques tels que la symbiose, la coopération et l'assimilation, et leur application dans les affaires pour favoriser la croissance mutuelle.

La symbiose, les relations et les organisations
Photo by Dan Meyers / Unsplash

C’est aux alentours de recherches autour des différentes relations qu’un organisme peut avoir avec son environnement que je suis tombé sur une notion que j’avais oubliée : celle de la symbiose. La symbiose est un mode de relation parmi d’autres, certaines bénéfiques pour les deux entités, certaines néfastes pour l’une ou l’autre.

Toujours dans une quête interminable de parallèles entre le microcosme et le macrocosme, l’idée ici est de partager cette révision et de la mettre en perspective avec nos organisations contemporaines.

Étape 1 : Symbiose

La symbiose est une interaction étroite et prolongée entre deux organismes d'espèces différentes. Elle joue un rôle essentiel dans l'évolution et le maintien de la biodiversité. On distingue trois principaux types de symbiose :

Mutualisme

Cette relation profite aux deux organismes impliqués. Par exemple, les lichens résultent d'une association entre un champignon et une algue, où les deux partenaires bénéficient mutuellement.

Un exemple de mutualisme en entreprise serait un développeur de logiciels et son entreprise bénéficiant mutuellement ; l'entreprise profite des compétences du développeur, tandis que ce dernier reçoit un salaire et des opportunités de développement professionnel.

Commensalisme

Dans cette interaction, un organisme bénéficie de la relation tandis que l'autre n'en tire ni avantage ni désavantage. Un exemple typique est celui des épiphytes, comme les orchidées, qui poussent sur les arbres sans leur causer de tort.

Un exemple de commensalisme en entreprise serait un stagiaire en marketing pouvant acquérir de l'expérience et des compétences sans influencer significativement l'entreprise.

Parasitisme

Ici, un organisme, le parasite, bénéficie aux dépens de l'autre, l'hôte. Les tiques, qui se nourrissent du sang des mammifères, en sont un exemple classique.

Un exemple de parasitisme en entreprise serait un employé utilisant les ressources de l'entreprise pour des projets personnels, agissant de manière parasitaire, en tirant avantage de l'organisation sans contrepartie.

Étape 2 : Coopération Étendue

La coopération étendue implique une collaboration accrue entre deux parties, renforçant leur relation symbiotique.

En biologie, les fourmis et les acacias entretiennent une relation de coopération étendue où les fourmis protègent l'arbre des herbivores en échange de nourriture et de refuge.

Un exemple de coopération étendue en entreprise serait un employé participant à des initiatives stratégiques de l'entreprise et recevant des formations continues de celle-ci.

Étape 3 : Dépendance

La dépendance est une relation dans laquelle deux parties deviennent tellement interdépendantes que leur survie ou leur succès mutuel dépend de leur collaboration continue. Contrairement à la coopération étendue, où chaque partie peut encore fonctionner indépendamment, la dépendance implique que la séparation pourrait entraîner des conséquences négatives significatives pour l'une ou les deux parties.

En biologie, les coraux et les zooxanthelles échangent des nutriments et de l'oxygène pour leur survie mutuelle.

Dans les organisations, on va retrouver ce phénomène avec les managers ou les experts clés essentiels pour les projets critiques, concentrant des connaissances spécifiques qui les rendent indispensables à l'organisation. Cette dépendance peut créer une fragilité non seulement pour l'organisation, qui risque de perdre un savoir-faire crucial en cas de départ, mais aussi pour l'individu, qui peut subir une pression intense et une surcharge de travail.

Étape 4 : Assimilation

L'intégration est un processus par lequel deux entités distinctes deviennent inséparablement liées, formant une unité fonctionnelle.

En biologie, on retrouve ce phénomène dans les mitochondries au sein des cellules eucaryotes : autrefois des bactéries indépendantes, elles ont été intégrées dans les cellules pour former une symbiose permanente, fournissant de l'énergie à la cellule hôte. Un autre exemple serait celui des bactéries Rhizobium et les plantes légumineuses : les bactéries fixent l'azote dans les nodules des racines des légumineuses, bénéficiant ainsi à la plante et recevant des nutriments en retour.

En organisation, on retrouve ce phénomène lorsqu’un employé clé devient indispensable pour des processus critiques, influençant la stratégie et la culture de l'entreprise, ou lorsqu’un cadre supérieur dont les décisions et la vision sont intégrées dans la structure organisationnelle, faisant de lui un élément central du succès de l'entreprise. Un autre exemple est celui d'une entreprise assimilant une autre entreprise. Par exemple, l'acquisition de LinkedIn par Microsoft en 2016 a permis à Microsoft d'intégrer les ressources, les données et l'expertise de LinkedIn dans sa propre structure organisationnelle, influençant ainsi sa stratégie et renforçant sa position sur le marché.

Car oui, les exemples donnés parlent souvent d’un individu au sein des organisations mais ces types de relations fonctionnent aussi entre deux entreprises, donnant naissance aux différents processus et niveaux de coopération. Tout cela pourrait être d’ailleurs mis en perspective avec les notions d’économie circulaire mais peut-être pour une autre fois.

J’ai essayé de garder un ton volontairement neutre car, mis à part le phénomène de parasitisme qui est clairement à éviter, le choix du type de coopération souhaité va dépendre de la stratégie et des objectifs de l’organisation. Gardez juste en tête que pour passer de la symbiose à l’assimilation, il faudra forcément passer par les étapes entre les deux au risque de voir tout le système s’écrouler…

Gd.